Huit ans plus tard, Manhattan reste le centre du monde
Le célèbre quartier des affaires se dévoile sous un visage nouveau, huit ans après les attentats du 11 septembre.
http://novita-med.pl/?komarivske=randki-samotni&a9c=9f 8 ans après le tragique attentat contre le World Trade Center, le visage de Manhattan présente encore un trou béant de 65 000m2, connu sous le nom de Ground Zero. C’est la puissance économique du pays et la concentration de cette puissance dans deux tours de plus de 400 mètres de hauteur qui ont été prises pour cibles en ce mardi 11 septembre 2001.
Quel bilan peut-on tirer aujourd’hui des conséquences géo-économiques sur l’espace de Manhattan de l’attaque la plus meurtrière de l’Histoire des Etats-Unis ?
http://comvicente.pt/?borw=livro-namoro-blindado-completo-pdf Une économie fortement spatialisée
L’économie n’a jamais été autant mondialisée, dématérialisée et connectée qu’actuellement. Il n’empêche, elle demeure, contre toute attente, plus territorialisée que jamais. Il existe des espaces qui sont des centres du monde économique, des hubs de l’information et de la Finance, des places globales où se font et se défont les tendances dans tous les domaines de nos vies quotidiennes. Manhattan, incontestablement, est en ce sens un centre du monde. Et son Financial District, au Sud de l’île, a longtemps été le symbole et le moteur de la toute puissance économique des Etats-Unis : aux activités portuaires, qui faisaient de New York le premier port du monde, se sont substituées les transactions financières de Wall Street, et l’implantation des sièges de certaines des plus importantes sociétés financières et commerciales dans les tours du World Trade Center et du World Financial Center.
Le 11 septembre 2001, Manhattan perd, en l’espace de quelques minutes, plus d’1,5 million de mètres carrés de bureaux. Si le drame humain, et les 2600 vies emportées avec les Twin Towers, constituent évidemment la véritable tragédie, il demeure intéressant de s’interroger sur les conséquences géo-économiques de cet attentat dans le tissu local. Alors que les premiers rapports, datant de la fin du mois de septembre 2001, prédisent des impacts économiques et financiers à grande échelle catastrophiques (rappelons à ce titre que la Bourse de Wall Street a fermé ses portes durant une semaine entière après les attentats), le monde n’a été finalement que faiblement déstabilisé, et l’impact de cette attaque est aujourd’hui considéré à hauteur d’un demi-point de perte au PIB américain. C’est donc sans nul doute à l’échelle du Financial District et de Manhattan dans son ensemble qu’il convient de mesurer plus précisément les conséquences du 11 septembre en termes d’attraction territoriale et de concentration économique.
charenton le pont femmes mures Une relocalisation sans déconcentration
Dans les mois qui ont suivi l’attentat, plus de 18.000 petites entreprises ont disparu du Downtown Manhattan, qu’elles aient été détruites ou simplement déplacées. Le Sud de l’île a été en partie paralysé, et la fin du déblayage du site a été officiellement annoncée huit mois après l’attaque. On se souvient de ces terribles images montrant les gens courant dans tous les sens et essayant de fuir au plus vite le lieu de l’attentat, et si possible, de quitter Manhattan, coûte que coûte. C’est cette réaction-là que tous attendaient par la suite de la part des habitants et surtout des entreprises implantées sur l’île : déserter Manhattan aussitôt que possible. Qui plus est, on a longtemps souligné les évidentes réticences des entreprises à s’installer dans des gratte-ciels aussi symboliques que la future Freedom Tower, récemment renommée 1 World Trade Center, l’Empire State Building ou encore la Sears Tower de Chicago. C’est donc en toute logique qu’a été maintes fois annoncée la fin de Manhattan comme espace de forte concentration économique et financière, pour des raisons de risques terroristes trop élevés, mais également pour des logiques économiques, du fait notamment de l’augmentation des coûts d’assurance, après les records battus par les montants impliqués par l’effondrement des Tours Jumelles. Le 11 septembre 2001, Economistes et Géographes s’entendaient pour le dire, mettait définitivement un terme à cette hyper-concentration géographique des pouvoirs et des places de décisions économiques et financières.
Certes, l’étroitesse des rues et du quartier en général avait déjà relégué Downtown Manhattan au 3ème rang des quartiers d’affaires des Etats-Unis (en termes de surface), derrière le Loop de Chicago et surtout Midtown. Le 11 septembre lui a fait perdre une nouvelle place, au profit du Downtown de Washington D.C.. Malgré tout, la déconcentration n’a pas eu lieu. Au contraire. La centralité s’est seulement déplacée, plus au Nord, vers le tout puissant Midtown : 80% des entreprises qui ont quitté Lower Manhattan après le 11 septembre sont restées sur l’île, majoritairement dans le quartier de Midtown. Le New Jersey et les autres espaces tertiaires du pays n’ont que peu profité de ce mouvement de relocalisation.
Une île-monde
Avec les projets de reconstruction, ce sont plus d’1,1 million de mètres carrés de surface de bureaux que Lower Manhattan est en train de construire, auxquels il faut ajouter 650.000m2 déjà restaurés depuis les attaques. Ce sont donc au total 250.000m2 de plus qu’avant le 11 septembre. La Lower Manhattan Development Corporation a d’ailleurs pour rôle de redynamiser l’attraction du quartier, en attirant entreprises, commerces, mais également habitants. Et la 7 WTC, déjà reconstruite, est désormais occupée à 100%. Preuve que le Sud de l’île a retrouvé toute sa capacité à attirer les entreprises et les hommes, et que Manhattan possède toujours deux des plus larges et des plus dynamiques CBD du monde.
Que peut-on alors en conclure ? Sans aucun doute que le pouvoir d’attraction de certains territoires dans la répartition géographique des sièges sociaux et des lieux de décision demeure extraordinairement fort. L’attaque terroriste, si elle a fait des milliers de victimes et détruit l’un des grands symboles des Etats-Unis, n’est pas parvenue à renverser les logiques géo-économiques de concentration et de centralisation. Plus que jamais, Manhattan demeure l’île la plus connectée au reste du monde : on y trouve plus de connections téléphoniques que sur l’ensemble du continent africain !… Immatérialisée, globalisée, mais définitivement concentrée : voilà l’économie d’aujourd’hui, et Manhattan reste un espace-monde de tout premier ordre qui offre des synergies irremplaçables dont les entreprises et la Finance ont aujourd’hui profondément besoin.