Comment faire du business au coin de la rue à New York, en 10 exemples
S’il est bien une chose qui frappe les touristes de passage dans les rues de Manhattan, c’est la profusion de petites échoppes sur les trottoirs. Au vacarme incessant de la ville se mêlent la foule, la nuée de taxis jaunes, l’infinie hauteur des gratte-ciels, et le petit business du coin de rue, omniprésent. Times Square, place parfois honnie des New-Yorkais, est un condensé de ce qui se fait de mieux, et surtout de pire en la matière.
Impossible de traverser Times Square sans se faire imprégner d’une étrange odeur de graillon. Pour 5 à 7 dollars, vous pourrez déguster un kebab ayant cuit toute la nuit à l’air libre, au milieu des gaz d’échappements et des badauds. Les brochettes de poulet ou de bœuf sont également à votre disposition.
Si le kebab new-yorkais ne vous dit rien, rassurez-vous, les vendeurs de hot dog, pretzel et chouchous, plus modestes, tenteront également de vous satisfaire. Même fonctionnement pour les aliments : gaz d’échappement, cuisson ultra longue, contamination ambiante diverse et variée sauront ravir votre estomac, pour une poignée de dollars seulement. En hiver, les marrons chauds viennent se rajouter à la liste des mets.
En hiver, des étoffes en pashmina douteux, en provenance du Cachemire dixit les vendeurs, commencent à garnir les trottoirs. Inutile de visiter plus de deux ou trois échoppes, les articles sont tous les mêmes. A noter les bonnets en forme d’animal (cochon, vache, tigre etc.), qui ravissent inlassablement les passants.
Deux types de vendeurs de CV se côtoient dans les rues new-yorkaises. Les vendeurs de CD hip-hop, confections artisanales authentiques, pour lesquelles vous aurez directement affaire au chanteur en personne, qui vous alpaguera de façon parfois agressive. Des troupes de danseurs viennent parfois agrémenter la vente, pour vous plonger dans le folklore local.
Ou le vendeur à la sauvette, qui étalera sa collection de compact discs sur le sol, avant de déguerpir à toute allure lorsque la maréchaussée se fait menaçante.
Un tabouret, une feuille blanche, un peu de patience et pas mal de dextérité. Exécuté au fusain en quelques minutes, en majorité par des immigrés chinois, les caricatures ou portraits sont légion sur Times Square, en particulier sur la 42ème rue1. Les dessinateurs se placent sur les rues après 19h, sur les avenues après 23h, et s’occupent de vous pour des tarifs allant de 5 à 30 dollars.
Vous ne souhaitez pas voir votre caricature traîner dans votre salon, mais plutôt une jolie photo panoramique de Brooklyn, une prise aérienne de Manhattan, une publicité à l’ancienne ou un magnifique portrait de Justin Bieber ? Les vendeurs de photographies pullulent à New York, au point que leur multiplication semble parfois hors de contrôle, notamment aux abords des rares parcs de la ville.
Ils vous agrippent, se placent sur votre passage, obstruent volontairement votre chemin, se livrent parfois à des batailles intestines pour savoir qui ravira le prochain touriste. Les vendeurs ambulants sévissent surtout aux coins des rues, près à sauter sur la foule qui se prennent de l’autre côté du passage piéton. Ils tenteront toute la journée de vous convaincre de monter à bord de leur autobus, d’assister à leur comédie musicale ou d’aller vous faire couper les cheveux.
Dans un registre plus sympathique, l’on pourra citer les joueurs de saxophone qui parsèment parfois les trottoirs de la ville, même si ceux-ci se font assez rares. Véritable institution à New York, les saxophones et autres cuivres font régner un parfum d’authenticité Times Square, notamment à travers les nombreuses, mais certes touristiques salles de concert de la place.
On les retrouve habituellement dans leurs salons, mais les diseuses de bonne aventure se hasardent parfois jusque sur les trottoirs de Manhattan, prêtes à glisser des « conseils psychiques » dans l’oreille des touristes, ou à tirer les cartes du destin.
Le meilleur pour la fin. Après avoir échoué dans sa candidature à la mairie de New York, Robert John Burck The Naked Cowboy vise plus loin encore, en se portant candidat à la présidence des Etats-Unis. En attendant, on pourra l’observer de temps à autre déambuler sur Times Square, avec sa guitare, son chapeau de cowboy, et ses bottes du plus bel effet.
1. (en) Kirk Semple, On West 42nd, Portraits Drawn With an Eastern Flair, NYTimes.com