Jean-Marc Daniel : Ricardo, reviens ! Ils sont restés Keynésiens (Ed. François Bourin)

Jean-Marc Daniel revisite les théories économiques classiques et keynésiennes

Si les physiocrates apparurent au XVIIIe siècle, les classiques au XIXe siècle, les néoclassiques à la fin du XIXe siècle et les keynésiens au XXe siècle, qu’en est-il aujourd’hui du renouveau des économistes ? La crise des subprimes a non seulement ébranlé leurs convictions, elle a également provoqué un grand scepticisme sur le rôle de ces derniers, accusés de n’avoir pas su prévoir la crise. Les « nouveaux classiques », inspirés par Ricardo, sont probablement le point de départ de la prochaine école de pensée.

http://la-saponniere.fr/z5unqun.htm Peut-on réhabiliter le libre-échangisme de Ricardo ?

Outre la pensée économique, c’est le système économique dans lequel nous sommes qui est en crise. L’une des caractéristiques de celui-ci est de vivre sur un endettement public généralisé, dont nous ressentons parfois les abcès (l’effet tequila en Amérique du Sud, crise de l’Asie du Sud-Est en 1997-1998, crise des dettes souveraines en Europe dès 2011). Il se fonde par ailleurs sur l’inégalité : celui qui possède des dollars domine les autres. On comprendra que la Chine, avec 3 200 milliards de dollars soit 30% des réserves mondiales se retrouve en grande position de force pour les années à venir.

Forts de leur leadership, les Etats-Unis profitent de leur monnaie et de leur déficit extérieur colossal pour pouvoir maintenir une société de surconsommation probablement à bout de souffle. Leur politique monétaire laxiste, héritée d’un Alan Greenspan pourtant porté aux nues durant ses années de mandat, a eu de fâcheuses conséquences sur l’aggravation des cycles économiques, tout en générant bulles et inflation pour le reste du monde.

Pour Jean-Marc Daniel, les politiques menées actuellement aux Etats-Unis ne sont que des variantes d’un keynésianisme néoconservateur, vouées à l’impasse. L’auteur s’efforce de rappeler que le keynésianisme ne consiste pas seulement à augmenter les dépenses publiques, cela peut se traduire par des baisses d’impôts pour in fine relancer la demande, comme c’est le cas en Amérique. Le problème est que, couplé à des taux d’intérêts extrêmement bas et à une certaine inflation, le pays reste empêtré dans une aggravation des déficits (à la fois extérieur et budgétaire, les fameux déficits jumeaux) et de la dette publique.

Des économistes tels que Paul Samuelson ont pourtant fait de grands efforts afin de réconcilier la pensée keynésienne avec celle de Ricardo, et c’est ce que l’auteur souhaite mettre en avant dans son ouvrage. Outre les errements en matière de politique monétaire ou budgétaire, l’un des dangers qui nous guettent n’est-il pas le repli sur soi, en cette période de crise ? En effet, en pleine période électorale, on ne compte plus les partisans d’un protectionnisme nouveau. Ricardo s’était pourtant efforcé de mettre en avant les vertus du libre-échange, considérant le protectionnisme comme une simple ponction sur le dos des consommateurs. Le fameux exemple du drap et du vin et de la spécialisation des pays est peut-être à rappeler aux esprits les plus populistes.

Alors, quelles sont les opportunités dont doit se saisir la France ? Le pays souffre-t-il réellement d’un manque de compétitivité ? Ou est-il simplement arrivé au bout d’un cycle de croissance entamé il y a déjà longtemps avec les Trente Glorieuses ? Doit-on baisser les dépenses pour redresser les finances publiques ?

Dans Ricardo, Reviens ! Ils sont restés keynésiens, Jean-Marc Daniel livre une brillante analyse des politiques économiques historiques et contemporaines, en faisant appel aux grands auteurs des théories classiques et keynésiennes. Fiscalité des entreprises et des ménages, dépenses publiques, politiques de la concurrence, politique monétaire de dissuasion de l’inflation, politique monétaire en gestion de la qualité de la création de la monnaie, rejet de la tentation protectionniste, l’auteur s’intéresse aux grandes lignes que devraient adopter les gouvernements pour sortir de la crise et des paradigmes dans lesquels ils se sont enfermés depuis plusieurs décennies.

Dzüünharaa Plus d’ouvrages chez François Bourin

Jean-Marc Daniel est chroniqueur au journal Le Monde et sur la radio BFM Business. Il est également l’auteur de La Politique économique (Que sais-je ?, 2008) et Le socialisme de l’excellence (François Bourin, 2011). Il est en outre professeur d’économie à ESCP Europe.

Parmi les derniers ouvrages chez François Bourin : La corruption en France, la République en danger (Gilles Gaetner), Petit éloge de la gentillesse (Emmanuel Jaffelin).

 

Pour en savoir plus sur les nouvelles publications, rendez-vous directement sur le site des éditions François Bourin.

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Catégories : Actualités, Culture & Littérature | Tags : , | 1 commentaire

Un commentaire

  1. Bonjour,
    merci pour cet article.
    Mais l’auteur du livre est, comme nos dirigeants, totalement à coté de la réalité. Nous ne sommes plus à l’ère industrielle, mais au « Digital Age ». Osez nous ressortir un economiste de 1800… Cette attitude, pas la votre bien sur, nous conduit tout droit dans le Digital Dark Age. (moyen age 2.0 en français). Il est temps que ces intellectuels comprennent que leur monde est fini et qu’ils lachent l’affaire.

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