Malcom Gladwell : Le Point de bascule (Ed. Flammarion)
Les effets de mode ne cessent de nous accompagner et nous surprendre. Qu’ils soient vestimentaires, technologiques, musicaux, littéraires, nous assistons à la naissance, voire à la renaissance, de phénomènes tout le long de notre vie, un peu à la manière d’épidémies. Mais comment expliquer leur apparition, leur résurgence ou leur disparition ? Malcom Gladwell, rédacteur au sein du New Yorker, s’est intéressé au fameux Point de bascule.
site de rencontres musulmanes serieux Quand le basculement naît de la contagion
L’auteur commence par nous faire parcourir les quartiers malfamés de Baltimore, dans les années 1990, pour nous faire comprendre comment une maladie telle que la syphilis, longtemps circonscrite à une population défavorisée et touchée par la drogue, s’est subitement propagée à l’ensemble de la ville suite à un changement de la politique urbaine. La municipalité, en se lançant dans un vaste programme de démolition des vieilles habitations au milieu de la décennie, provoqua en effet la diffusion d’une population malade aux quatre coins de la ville. Les restrictions budgétaires affectant les départements de santé ont également contribué à faire progresser la maladie. Tous les facteurs nécessaires à la propagation étaient réunis.
Derrière chaque contagion massive, il y a donc ce que M. Gladwell appelle un « oiseau rare », une personne ou un groupe restreint déclencheurs de la contagion. Puis il faut une certaine adhérence au phénomène, la pratique doit être suffisamment répétée, identifiable et adoptable par d’autres. Ne manque plus que le contexte. Dans le cas de la syphilis, la contagion s’affirmait surtout pendant les mois d’été, période où les relations sexuelles étaient plus fréquentes.
L’ouvrage de M. Gladwell est une merveille d’analyse, parsemé d’anecdotes, mais se concentre tout de même autour de quelques histoires clefs telles que la progression de la syphilis, comme mentionné précédemment, la renaissance de la marque de chaussure Hush Puppies grâce à une poignée d’individus avant-gardistes d’East Village, ou la chute brutale de la criminalité new yorkaise grâce, entre autres, au déclin du crack, à la reprise économique et au vieillissement de la population.
Finalement, tout l’art du Point de bascule est peut-être de savoir comment provoquer ce dernier. Pas besoin d’être une marque ou un homme politique pour se lancer dans une telle entreprise d’influence. L’auteur prend ainsi l’exemple de Georgia Sadler, une infirmière qui cherchait à sensibiliser les femmes sur les risques liés au diabète et au cancer du sein, au sein de la communauté noire de San Diego. Face à l’impossibilité de retenir les femmes après la messe du dimanche, celle-ci prit le problème à bras le corps. Pour forcer la diffusion de son message, elle n’eut d’autre choix que de changer d’endroit, en investissant les salons de coiffure, où l’auditoire, captif, pouvait rester jusqu’à huit heures pour se faire des tresses. Le messager pouvait être la coiffeuse, souvent liée à ses clientes par une relation affectueuse. Et pour renforcer l’adhérence du message, il suffisait de le véhiculer sous forme de… potins !
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Malcom Gladwell est journaliste au New Yorker depuis 1996. Il est célèbre pour ses ouvrages de vulgarisation, inspirés de travaux issus des sciences sociales et de la psychologie. Son ouvrage The Tipping Point s’est écoulé à plus de 5 millions d’exemplaires à travers le monde.
Parmi les derniers ouvrages aux éditions Flammarion : La Longue Traîne : Quand vendre moins, c’est vendre plus (Chris Anderson), C’est (vraiment) moi qui décide (Dan Ariely).
Pour en savoir plus sur les nouvelles publications, rendez-vous directement sur le site des éditions Flammarion.
