Cap sur la pensée flexible pour donner un sens nouveau à la Business Education en des temps incertains
arras recherche gay L’agitation économique internationale ne montre aucun signe de faiblesse. Les marchés européens sont aux prises avec plusieurs crises concomitantes : crises des dettes souveraines et crises bancaires. Aux États-Unis, la reprise économique reste très molle et le marché des actions, volatile. Un certain nombre de pays du monde arabe connaissent des bouleversements politiques majeurs. Et même lorsque des pays comme la Chine, l’Inde et le Brésil affichent une croissance économique certaine, ils dépendent néanmoins des échanges commerciaux avec des économies occidentales devenues, elles, incertaines. Toute cette confusion engendre bien évidemment de grandes incertitudes dans le monde des entreprises.
rencontre des femmes celibataires en cote d'ivoire L’enseignement du management doit préparer les jeunes à diriger une entreprise en des temps tumultueux comme ceux que nous connaissons aujourd’hui. Et tout bien considéré, je pense que la plupart des grandes écoles dispensent un enseignement du management réellement efficace. Mais il ne fait aucun doute que les modèles actuels seront amenés à changer, accompagnant le changement de l’environnement de travail dans lequel nos étudiants évoluent.
rencontres internationales de genève 2010 Si l’on examine l’état de santé des principaux programmes MBA dans le monde sur les dix dernières années ; force est de reconnaître que ces derniers ont résisté à l’épreuve du marché. De nombreux candidats instruits et expérimentés venus du monde entier se bousculent pour obtenir une place dans les meilleurs programmes. Le programme MBA s’est révélé être un phénomène international avec d’excellents candidats postulant aux Grandes Ecoles les plus cotées des quatre coins de la planète. En effet, si dans l’absolu le nombre de candidats postulant aux programmes MBA est en augmentation depuis les dix dernières années, le nombre de candidatures brillantes a, quant à lui, encore davantage augmenté. Il est sans doute encore plus difficile d’être admis dans un programme prisé aujourd’hui qu’il y a dix ans. Le fait que les meilleures grandes écoles ne cessent de relever leur taux d’admission à l’examen standard de compétences générales du GMAT et autres conditions d’accès aux différentes classes, illustre bien cette compétitivité.
Côté employeurs, les diplômés des meilleurs programmes sont très recherchés. À Tuck aux Etats Unis par exemple, le taux d’embauche des promotions 2010 et 2011 a atteint les 97 % avec des hausses de salaire régulières au fil des ans. Ces chiffres record se retrouvent dans d’autres programmes MBA très réputés. De telles statistiques sur l’emploi montrent que les meilleurs candidats MBA sont extrêmement recherchés par les employeurs.
Les écoles de commerce ont déjà réagi face aux grands changements de l’environnement du travail et aux gigantesques transformations qu’ont engendrées la mondialisation, les nouvelles technologies et les innovations au cours de ces trente dernières années en mettant par exemple l’éthique et la responsabilité sociale au cœur de leurs cursus. De plus, les programmes MBA se sont employés à intégrer les fonctions commerciales, la stratégie et les compétences générales de management dans leurs différents programmes et permettre ainsi à leurs étudiants d’approfondir de nombreux sujets de spécialisation. Et pourtant, une question persiste : faisons-nous notre maximum pour préparer nos étudiants au monde plein d’incertitudes et de défis qui les attendent ?
À cette question, je répondrais que nous devons nous efforcer de garder un temps d’avance sur ces tendances complexes. Apprendre aux étudiants à adopter un état d’esprit plus souple devient indispensable. Je pense que les dirigeants de demain doivent être extrêmement flexibles dans leur manière d’envisager la façon d’aborder les nouveaux problèmes. Ils doivent être suffisamment prudents et courageux pour préférer la réflexion à l’impulsivité, se montrer innovants tout en étant soucieux des pratiques traditionnellement appréciées, remettre en question sans pour autant susciter le découragement, être créatifs tout en s’inscrivant dans le savoir et les faits.
Aider les étudiants à atteindre ces objectifs ambitieux n’est pas chose aisée. Nos cursus actuels regorgent d’une quantité astronomique de connaissances et de compétences sous forme de cours magistraux ou autres expériences permettant d’accumuler et de concentrer les informations.
Afin d’être flexibles, les dirigeants de demain auront certes besoin de toute une palette de compétences et connaissances, mais il leur faudra également trouver de nouvelles façons d’aborder les problèmes qui leur permettront d’orienter leurs recherches. Dans la plupart des cas, la solution à un problème sera le résultat d’un processus de recherche et non une solution type émanant d’une base de connaissances avérées.
Je suggère que les écoles de commerce aillent au-delà des sujets qu’elles abordent traditionnellement afin de proposer aux étudiants des approches plus flexibles en matière de pensée critique. Nous avons les atouts nécessaires pour y parvenir au sein même de nos écoles : où les gens sont immergés dans la pensée critique et la pratiquent chaque jour de leur carrière. Nous devons nous efforcer de rendre les processus de réflexion accessibles aux étudiants et leur apprendre à aborder l’évaluation des problèmes et des faits. Cette approche, en plus d’exercices concrets sur la prise de conscience de leur propre processus de réflexion, les aidera à développer des aptitudes à la pensée flexible qui pourront être appliquées aux environnements de travail en constante évolution. Personne ne peut se targuer de tout savoir mais chaque dirigeant doit pouvoir adopter une approche souple et efficace lors des phases d’évaluation et d’analyse. Les écoles de commerce doivent contribuer au développement de cette compétence qui demeure la compétence la plus pertinente en matière de management.