Squag, réseau social pour autistes
Tandis que les réseaux sociaux explosent sur la toile, l’on remarquera aisément que les modes de communication leur étant sous-jacents ne sont pas forcément adaptés à toutes les populations. Réseautage intensif, tantôt agressif, moqueries, partage de photos à la limite de la gloriole, multiplication des conversations simultanées… Les jeunes autistes ont certainement besoin de canaux plus doux. Une start-up américaine, http://patrickgillet.fr/?m=202206 Squag, propose une alternative.
Sara Winter, fondatrice du site, est l’heureuse tante d’un neveu autiste1, dont elle s’est longuement occupée. C’est en l’observant jouer avec ses amis au basketball qu’elle s’est rendue compte des difficultés qu’il avait à faire face à son monde extérieur et à communiquer ses émotions. Or, lorsque celle-ci lui glissa un téléphone dans les mains pour parler calmement à son père, et lui raconter son expérience sur le terrain, son neveu se métamorphosa totalement, et n’eut plus aucun mal à s’exprimer. C’est donc en partant de ce constat que les prémices de Squag virent le jour dans son esprit, non seulement pour aider les jeunes touchés par différents degrés d’autisme, mais également pour permettre aux parents d’échanger plus facilement avec leurs enfants.
Nous avons construit cette application car nous pensons que les enfants atteints d’autisme, à divers degrés, sont capables de tout pourvu qu’ils aient accès à un système adapté et un environnement qui soit le reflet de leurs besoins.
Sara Winter, créatrice de Squag.
Après quelques mois d’existence, le réseau mis sur pied présente des caractéristiques intéressantes. Chaque enfant autiste possède sa propre chambre virtuelle, créée et parsemée de messages par les parents. Dans son univers, le jeune autiste est invité à laisse sortir ses émotions, ses rêves, à exprimer son état d’esprit ou à lister ses choses préférées dans la vie. La sécurité est un maillon incontournable du site. Les données sont ultra confidentielles, aucun échange de fichier n’est possible, aucune publicité n’est présente et aucun lien ne peut faire sortir l’enfant de l’application. Enfin, les parents ont un contrôle total sur l’environnement de l’enfant, et peuvent décider de le laisser ouvrir la porte de sa chambre, puis voguer vers ses pairs s’ils sentent que le moment est venu d’aller à la rencontre du monde extérieur. Les parents des autres enfants autistes doivent toujours donner leur accord préalable.
Des tas de fonctionnalités qui peuvent sembler triviales, mais qui seront indubitablement d’une grande valeur pour les parents dans le besoin. Dans l’ensemble, l’initiative s’avère encore perfectible techniquement et visuellement, mais a l’incommensurable mérite d’exister. D’autant qu’elle s’adresse à une population assez restreinte, et ne demandant qu’à être aidée, sans toujours pouvoir en formuler la demande.
En matière de rémunération, l’abonnement à que quer namorar comigo meme Squag coûte pour l’instant $7.99 par mois, 10% des profits étant redistribués à des associations venant en aide aux autistes.
1. (en) Dawn, Squag: Connecting Kids with Autism through Social Networking, SupportForSpecialNeeds.com