Draw Something, des gribouillis qui valent cher

Draw Something OMGPOP

En moins de trois mois d’existence, l’application Draw Something aura connu une ascension météorique. Selon OMGPOP, la start-up à l’origine de ce Pictionnary 2.0, plus de 24 millions d’utilisateurs l’utiliseraient au quotidien. Il aura fallu seulement 9 jours pour atteindre 1 million d’utilisateurs, là où AOL aura mis 9 ans, et Facebook 9 mois. Et les statistiques ne s’arrêtent pas là. De quoi aiguiser l’appétit des investisseurs.

besançon rencontre amoureuse Des gribouillis à donner le tournis

Des règles ultra simples, un système de points qui ne revêt pas une importance particulière, une jouabilité aisée, du bout d’un seul doigt. Draw Something fait partie de ces applications/jeux minimalistes, sans fioritures, s’attachant à concentrer l’engouement et l’attention autour de leur concept central : le dessin. Deviner un mot est certes amusant, mais dans le fond, c’est bien le plaisir de gribouiller qui l’emporte. On peaufine son Mario Bros ou son Tintin avec un maximum de concentration. On se surprend même à éliminer de sa liste de partenaires (des inconnus à l’autre bout de la planète ou des amis) les personnes ne respectant pas l’effort de créativité, ou qui écrivent sauvagement les mots pour qu’on les devine. Le jeu se joue de manière asynchrone, en ouvrant plusieurs parties, afin de minimiser les temps morts.

Les publicités viennent ponctuer chaque tour de façon non intrusive, de façon à ne pas trop déranger les utilisateurs. Draw Something a également établi un système de paiement direct pour les dessinateurs qui souhaiteraient utiliser une palette de couleurs plus large, rajouter des mots à leur liste ou lancer des bombes pour éliminer les lettres superflues lors des devinettes. Une autre application, vendue pour 1 dollar, est disponible, sans publicités.

Après quelques semaines, pas étonnant de voir que l’application se place en tête des classements dans 85 pays, avec 50 millions de téléchargements. 2.000 dessins sont réalisés chaque seconde, et viennent s’ajouter aux 6 milliards de gribouillis déjà comptabilisés.

Face à un tel potentiel, Zynga, le fameux éditeur de jeux vidéo en ligne, ne pouvait rester insensible. Non content d’avoir fidélisé près de 240 millions d’utilisateurs à travers des succès tels que FarmVille, ZyngaPoker ou CityVille, la start-up américaine a décidé d’engloutir OMGPOP et ses utilisateurs pour une somme avoisinant les 210 millions de dollars, soit près de 160 millions d’euros. Les analystes pensent même que Draw Something aura pu atteindre une valeur frôlant le milliard de dollars si la compagnie avait décidé de ne pas se vendre tout de suite.

Pour la petite histoire1, Draw Something n’est pas la première application d’OMGPOP. Cette dernière avait lancé 35 applications par le passé, sans succès de taille, et se dirigeait tout droit vers un manque de liquidité. Charles Forman, le fondateur d’OMGPOP avait même fini par quitter sa propre compagnie, pour se lancer dans d’autres aventures, tout en gardant une partie du capital. « Hier encore, j’avais à peine 1.700 dollars sur mon compte bancaire. Aujourd’hui, j’en ai bien plus. » On veut bien le croire.


1. (en) Brian X. Chen & Jenna Wortham, excruciatingly A Game Explodes and Changes Life Overnight at a Struggling Start-Up, NYTimes.com

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