La véritable histoire des Gracques (Ed. Les Belles Lettres)
Rome, aussi majestueuse qu’impitoyable. Alors qu’en 202 av. J.-C., Scipion l’Africain défait à Zam l’armée d’Hannibal Barca, le général des carthaginois, mettant ainsi fin à la Deuxième Guerre punique et consacrant la suprématie romaine sur la Méditerranée, le principal danger visant la République romaine ne se prépare plus à l’extérieur, mais à l’intérieur. Deux frères, Tiberius et Caius Gracchus, les petits-fils de l’Africain, s’apprêtent à bouleverser l’histoire des institutions romaines.
L’histoire des Gracques fut déjà, dans ses gènes, une succession d’inimitiés et d’alliance. Tandis que Scipion l’Africain et Tiberius Sempronius Gracchus se détestaient ouvertement, plusieurs auteurs antiques expliquent que les deux hommes s’assirent tous deux à un banquet où ils finirent par se lier d’amitié, et le premier promit sa fille cadette au second. De cette nouvelle union naquirent les deux frères, Tiberius et Caius, que nous suivrons tout au long de l’ouvrage.
Les Gracques se retrouvent dès leur plus jeune âge plongés dans la vie publique romaine, perpétuant une tradition familiale faite d’orateurs remarquables et admirés, cependant que leur mère veille à leur donner une éducation d’hommes exceptionnels. Pourtant, malgré une façade prestigieuse, la famille n’est point exempte de vicissitudes, en témoigne les premières jalousies à l’envers d’un beau-frère charismatique, Scipion Emilien. C’est pourtant aux côtés de ce dernier que Tiberius, l’aîné, renouera avec le souvenir de son grand-père Scipion l’Africain, en participant à la Troisième Guerre punique et en détruisant Carthage.
Le jeune Tiberius continue sa carrière de guerrier en intervenant dans la guerre de Numance, quelques années plus tard, où, malgré la défaite d’une armée en surnombre, ses talents politiques et rhétoriques parviennent à être reconnus jusque dans les rangs de l’ennemi et ont, selon Plutarque, permis de sauver la vie de milliers de Romains par la négociation de traités de paix. Cette défaite est particulièrement intéressante. En négligeant l’honneur de Rome pour épargner la vie de milliers d’hommes, Tiberius s’attire les faveurs du peuple, mais également les foudres du Sénat, et la méfiance de son beau-frère Scipion Emilien. Tiberius lui-même nourrit du ressentiment vers ce Sénat qui aurait bien aimé le sacrifier à l’heure du désastre.
Le destin politique du jeune Gracque commence à se dessiner, au moment où Rome traverse une crise économique, démographique et sociale sans précédent. Tiberius, élu tribun, s’empresse de révéler la corruption qui gangrène alors la République, et souhaite représenter les petites gens à travers une loi agraire luttant contre le système du latifundia. En s’opposant si ouvertement au Sénat et aux classes aisées, il devient l’homme à abattre. La véritable histoire des Gracques ne fait alors que commencer…
Christopher Bouix s’est livré à un travail d’historien, en rassemblant les textes de grands auteurs de la Rome Antique tels que Ciceron, Plutarque ou Sénèque, dans le but de restituer la légende passionnante des Gracques. Guerres, luttes de pouvoir, soulèvement populaires, conspirations, Tiberius et Caius Gracchus auront marqué à jamais l’histoire de la vie politique romaine.
Christopher Bouix est diplômé de l’université de Paris 3 en littérature anglophone, et a été professeur aux Cours de Civilisation Française de la Sorbonne. Il a également publié La Véritable Histoire de Tibère (Ed. Les Belles Lettres) et Hocus Pocus, A l’école des sorciers en Grèce et à Rome (Ed. Les Belles Lettres).
Parmi les derniers ouvrages chez Les Belles Lettres : La grande guerre africaine (Filip Reyntjens), Femmes d’altitude, Petit traité à l’usage des futures dirigeantes (Sylvie Gilbert).
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