Les robots de Gostai, la téléprésence, et le don d’ubiquité
L’heure presse, et vous déambulez les couloirs feutrés de votre entreprise. A l’autre bout de la moquette, une salle pleine de cadres vous attend pour la réunion du jour. Les photos à la gloire des anciens patrons défilent sous vos yeux, tandis que la porte, déjà entrouverte, vous dévoile progressivement une salle effervescente. Une quinzaine de robots discutait déjà en votre absence, mais soudain vous saluent tous. Vous inclinez également, en guise de politesse, votre tête en métal. Un flux de diodes s’éclaire dans l’assistance. C’est en substance ce que les robots Gostai vous permettront de faire. Une start-up française, à découvrir.
Depuis 2006, Gostai travaille à la création d’applications complexes pour les systèmes autonomes avancés. Il est donc tout naturel aujourd’hui de voir son fondateur, Jean-Christophe Baillie, proposer son premier robot de téléprésence mobile, baptisé femme cherche femme à argenteuil Jazz. Une vingtaine de personnes se sont réunies autour du projet pour en faire l’un des plus utiles amis de l’homme.
En prenant le contrôle de Jazz du bout de sa souris, l’utilisateur peut se déplacer en quelques clics, voir, entendre et parle à distance. Que vous souhaitiez assister à une conférence, inspecter une usine, faire une promenade ou vous balader dans les moindres recoins de votre demeure, toutes les expériences de téléprésence vous sont permises. Une simple connexion wi-fi est nécessaire pour prendre le contrôle de cette bête de 8kg seulement. La tête de Jazz est quant à elle dotée d’un mini-écran LCD totalement articulé, qui permettra à vos interlocuteurs de vous identifier, de communiquer et d’interagir avec vous. La vidéo résumant les actions offertes à Jazz est plutôt éloquente (voir bas de l’article), mais c’est surtout la capacité de l’engin à se fondre dans le décor, avec un réel naturel, qui en surprendra plus d’un.
Sur ses fonctionnalités premières, nul doute que Jazz n’enfreint pas les trois lois fondamentales de la robotique1. Inspirés de la littérature d’Isaac Asimov, celles-ci sont largement répandues dans les mouvances technophile et transhumaniste. La maxime principale dispose qu’un robot ne peut nuire à l’humanité, ni, en restant passif, permettre que l’humanité souffre d’un mal. Dépourvu de bras, d’allure plutôt chétive, Jazz ne semble pas être très dangereux (mais méfions-nous !). On regrettera peut-être l’absence de bras, qui l’aurait rendu un peu plus sympathique. Vous pourrez néanmoins compter sur les cinq heures d’autonomie de l’engin pour faire des pitreries autour de vous. On imagine déjà les malins qui multiplieraient la prise de contrôle de ce genre de robots afin de matérialiser leur rêve d’ubiquité.
En créant de tels robots, Gostai vise évidemment à vous simplifier les tâches les plus fastidieuses par la téléprésence, tout en vous offrant des canaux de communication innovants. L’entreprise est actuellement installée dans le 13ème arrondissement de Paris, et reçoit le soutien de divers partenaires français, allant d’Oséo à Ubifrance, en passant par Cap Digital, l’ANR, Agoranov et le Conseil Régional d’Île-de-France. Si vous souhaitez vous attacher les malices et vertus de Jazz, comptez près de 8 900 euros pour en acquérir un exemplaire. Près d’une trentaine d’entreprises ont investi dans ce projet. En se démocratisant un peu plus, le robot pourrait devenir un grand outil d’aide à la personne, on pensera notamment à toutes ses applications potentielles dans le milieu médico-social ou pour les personnes âgées.
Rāhatgarh Pour en savoir plus : rendez-vous sur www.gostai.com
1. Les trois lois de la robotique, fr.wikipedia.org
