Susan George : Leurs crises, nos solutions (Ed. Albin Michel)

Susan George : Leurs crises, nos solutions

Serions-nous tous emprisonnés dans les geôles du…néolibéralisme ? Susan George se propose d’analyser avec passion le système capitaliste dans lequel nous vivons, ne lui épargnant aucune critique, mais en fournissant tout de même quelques pistes originales pour se libérer des carcans qui nous entoureraient.

http://vedantaiowa.org/?makrosyt=fast-and-flirty-speed-dating&686=6d Un ouvrage engagé, riche et méthodique

On peut ne pas être d’accord avec les fondements de l’analyse faite par Susan George, et apprécier pleinement son engagement, comme on admire les travaux de recherche et les postulats poussés par certains économistes, tout en rejetant leurs conclusions. Leurs crises, nos solutions a l’immense mérite d’être un ouvrage partisan mais pas aveugle.

L’auteure donne immédiatement le ton : « La plupart des gens ne l’ont pas encore remarqué, sauf une petite minorité : nous sommes tous en prison. Les gardiens ne sont pas idiots, ils nous laissent nous promener librement au soleil et voir les films de notre choix, mais souvent, pour ce qui compte vraiment dans notre vie, nous ne sommes pas libres ». La faute à la mondialisation néolibérale, le diktat des fondamentalistes du marché et la financiarisation effrayante de notre économie.

S. George souhaite en effet renverser le schéma actuel de nos sociétés où, selon elle, la finance occupe une place centrale illégitime, tandis que les voix des citoyens, la démocratie, ou le respect de notre planète, ont été repoussés aussi loin que possibles dans notre ordre de préoccupations.

Plusieurs murs sont à abattre pour cela.

Celui de l’économie-casino d’abord, cette financiarisation inéluctable de nos économies, où la « vile-maxime » de Smith, le fondamentalisme des marchés et le dogme monétariste de l’école de Chicago se sont imposés sans que les citoyens ne s’en alarment réellement.

Le mur de la pauvreté et de l’inégalité ensuite, insoutenable sur le long terme. « Parmi les habitants adultes de la planète, les 10% les plus riches possèdent 85% du patrimoine mondial de ménages et, parmi eux, les 2% les plus riches en captent plus de la moitié. La moitié la plus pauvre de la population mondiale en dispose d’à peine 1%. Le membre moyen des 10% les plus riches possède près de trois mille fois plus que le membre moyen des 10% les plus pauvres », explique-t-elle froidement pour mieux nous avertir qu’ « une forte inégalité est l’équivalent social de mille Katrinas, de cent tsunamis, à cette différence près qu’elle opère ses ravages mois après mois, année après année, entraînant vers le fond non seulement les pauvres et les vulnérables mais aussi tous les autres ».

Sans oublier les murs du conflit, de l’alimentation et de l’eau, directement reliés à celui de la pauvreté et de l’inégalité. L’auteure s’intéresse notamment au conflit de l’eau, vieux comme le monde, conflit plus ou moins larvé que l’on retrouve encore aux quatre coins de la planète, en Irak, en Turquie, en Syrie à propos du Tigre et de l’Euphrate mais aussi en Israël, en Jordanie, au Liban, en Palestine à propos du Jourdain.

Des murs soutenus par des préceptes néolibéraux largement appliqués à travers la planète, et qu’il convient de combattre, selon S. George.

Celle-ci propose toute une série de mesures, certaines théoriques, d’autres parfaitement applicables pour peu que l’on fasse preuve de bonne volonté. New Deal Vert, restauration du Glass-Steagal Act, interdiction des produits structurés tels que les CDS (Credit Default Swaps), agences de notation publiques et non privées, limiter les rémunérations à un certain niveau, socialiser les banques, abolir les paradis fiscaux…

Le lecteur aura le plaisir de découvrir une critique volontairement engagée, mettant l’environnement au cœur de tous les combats. Un ouvrage ne manquant pas de propositions claires, tangibles, ce qui est assez rare pour être souligné.

rencontre x à suresnes Plus d’économie chez Albin Michel

Susan George est une auteure engagée, ayant déjà publié plus d’une quinzaine d’ouvrages pour défendre ses idées et relater ses divers combats en faveur d’un monde plus juste. Elle est présidente d’honneur d’Attac et présidente du Conseil du Transnational Institute (TNI).

Parmi les derniers ouvrages chez Albin Michel : Une grande divergence (Kenneth Pomeranz), 16 nouvelles questions d’économie contemporaine (ouvrage collectif dirigé par Philippe Askenazy et Daniel Cohen) :

 

Pour en savoir plus sur les nouvelles publications, rendez-vous directement sur le site des éditions Albin Michel.

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