Les produits Light : une bonne idée marketing ?

Le marketing des produits light

Yaourts, mais aussi plats cuisinés, biscuits, glaces…Le marché de l’alimentation « light » explose. Grâce à des produits qui jouent à la fois la carte de la santé et celle de la gourmandise. Les Français adorent !



Prestwich Souvent tenus pour responsables de la propagation de l’obésité, les géants de l’agroalimentaire ainsi que les chaînes de fast-foods, modifient désormais leurs recettes, leurs conditionnements et leur marketing afin de répondre au mieux à la tendance de consommation actuelle.

Car une chose est sûre, notre société voue le culte de la minceur, la chasse aux kilos est devenue obsessionnelle. Toujours prompts à exploiter les nouvelles tendances, les géants de l’agroalimentaire ne ménagent pas leurs efforts pour « aider » les consommateurs à garder la ligne et les industriels rivalisent d’imagination pour concocter des produits « minceur », « ligne », « sans sucre ajouté » et autres « 0% ». C’est ainsi une véritable manne, car ces versions « légères » sont souvent plus onéreuses que leurs équivalents standards.

L’un des premiers spots publicitaires sur les produits minceur remonte au début des années 1960. On y voyait une femme particulièrement grosse faisant vaciller un banc où se trouvait également une jeune fille filiforme dégustant un fromage à 0% de matières grasses. Depuis, Silhouette, Sveltesse, Taillefine ont accompagné les femmes françaises en quête de minceur. Quarante années de hauts et de bas. Le dernier grand boom date des années 1980, quand les barquettes de beurre allégé se vendaient comme des petits pains: « Il y a quinze ans, le light était uniquement orienté sur la minceur et l’apparence. C’était superficiel », explique Danielle Rapoport, psychosociologue de la consommation.

Trop de sucre, trop de matières grasses, trop de sel. Le nouvel engouement pour les produits allégés repose aujourd’hui non plus uniquement sur la volonté de maigrir, mais aussi sur celle d’être bien dans sa peau et en bonne santé.

http://lilit-adoption.com/author/lilit/vs/cQa Le marketing « light »

Pour réussir à vendre un produit « light », il faut développer un argument de vente très orienté vers la cible visée. Le produit attire l’œil grâce à son packaging. On trouve des étiquettes 0% et autres pourcentages en évidence sur le package. Les designs sont plus féminins, utilisant des mots très orientés « régime et plaisir », « light », « silhouette », « léger », le tout est souligné avec des couleurs pastel, azur, jaune orangé etc…Certains produits sont dotés de formes plus fines que les produits normaux, insistant sur l’aspect « léger » et l’effet amincissant espéré par le consommateur. A cela se rajoute des conseils et astuces « pour avoir la ligne » au dos des paquets. Un argumentaire de vente très développé qui fait mouche !

tenfold La différence entre les produits allégés et le reste ?

Le « light » n’est pas forcément allégé. Beaucoup de produits affichant des étiquettes « faible en sucre » compensent en augmentant les quantités autre part, c’est le principe des vases communicants, ce rôle est souvent joué par les graisses. Du coup, le produit dit « light » ou « sans sucre » est en fait tout aussi calorique qu’un produit « normal » puisque les graisses ont augmenté en contrepartie. La différence n’est pas évidente au premier coup d’œil, car les packagings se confondent et c’est là tout l’art d’une bonne utilisation du marketing.

Jamais, cependant, l’allégé n’aurait connu un tel succès sans un vigoureux lifting. Car les Français veulent bien manger maigre, mais à condition que cela soit bon. Les fromages blancs à l’aspect plâtreux des années 1970-1980 ont découragé même les plus accros aux régimes. En réalité, « le secret de l’explosion du marché est d’offrir des produits aussi gourmands que les autres avec en plus la promesse de l’allégé », explique Gilles Fraysse, directeur marketing des produits laitiers frais de Nestlé.

L’industrie alimentaire s’est empressée de tirer parti de cet engouement, n’hésitant pas à investir de gros moyens pour créer de nouvelles saveurs peu caloriques. Chez Danone, certains produits allégés ont donné lieu à 20 000 heures de recherche. « Nous fabriquons des produits au meilleur niveau nutritionnel, sans concession sur le plaisir », se félicite Anne-Sophie Bourhis. Toutes les préparations aux fruits allégées sont plébiscitées.

« On ne peut plus vraiment parler de niche », estime, chez Leclerc, Anny Courtade. L’allégé, en effet, devient, pour un certain nombre de produits, notamment dans l’ultrafrais, « la référence », explique Béatrice de Raynal, patronne de Nutrimarketing, consultant spécialisé dans les marques alimentaires. L’allégé fait désormais partie du mode de vie des Français. Une aubaine pour les industriels. D’autant que le prix de ces produits de haute technologie est le plus souvent élevé, sauf pour les marques de distributeurs qui se sont également mises au light. En période de baisse générale, l’allégé fait exception. Sans que les Français protestent. « Les restrictions de budget se font pour la droguerie et l’épicerie traditionnelle, mais les clients sont prêts à payer le prix fort pour être en forme et en bonne santé », assure Anny Courtade.

Charlotte Terris est étudiante en Marketing à l’ESCP Europe. Elle revient d’Angleterre où elle a effectué un stage en tant qu’Assistante Chef de Produit. Elle va faire sa dernière année d’études en double diplôme à Berlin à la TUB (Technische Universität Berlin) et souhaite ensuite s’engager vers un doctorat en Marketing. Consultez son profil ici.

Catégories : Entreprises, Marketing | Tags : , | 1 commentaire

Un commentaire

  1. Peut-être qu’un jour il arrivera aux produits alimentaires la même chose qu’aux fabricants de tabac, interdiction d’utiliser la mention Light.
    Quand on regarde les étiquettes de certains produits dit « lights » comparés à des produits sous la même marque ombrelle mais dits normaux, on voit bien que le consommateur est souvent pris pour un pigeon (et ce qui est génial c’est que ça marche !)
    Il n’y a aucune législation sur l’utilisation de termes comme « light » dans la loi française j’imagine…?
    On arrive à vendre du saucisson light, c’est tout de même assez drôle !

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